Etude sur les nouveaux modèles économiques urbains
Etude sur les nouveaux modèles économiques urbains
Contexte de la mission
La publication dans la revue Futuribles de l’article « la ville restera-t- elle gratuite ? » (mai-juin 2015) a permis de jeter les premières bases d’une réflexion pour repenser les modèles économiques de la fabrique urbaine. Pour aller plus loin, ibicity a initié mi-2015 une « étude en souscription » sur ce sujet, avec deux structures de conseil partenaires, Acadie, spécialisé dans les politiques publiques, et Espelia, spécialisée dans la gestion des services publics locaux. L’ADEME et l’AMF ont très rapidement décidé d’accompagner la démarche.
Problématique
Alors que les modèles économiques classiques de la production urbaine sont à bout de souffle, les transformations des modèles économiques induites notamment par la révolution numérique, la contrainte environnementale, et l’évolution des mentalités permettent d’imaginer de nouvelles manières de financer la ville.
Les livrables de cette étude seront rendus publics. Un site internet dédié permet de rendre compte des principaux travaux réalisés :
www.modeleseconomiquesurbains.com
Déroulé de l’étude
La mission s’est déroulée en trois temps. Une première phase (de novembre 2015 à mai 2016) a permis de vérifier la pertinence du concept de « modèle économique » appliqué à l’urbain et d’analyser les mutations en cours des modèles économiques. Elle a également permis de définir la méthodologie et les outils mobilisables, qu’ils soient déjà existants ou créés ad hoc : matrice de modèle économique d’Osterwalder et Pigneur (appliquée à chaque opérateur économique), chaîne de valeur et matrice des payeurs finaux (appliquées sectoriellement). Une deuxième phase de la mission (entre juin et septembre 2016) a consisté en l’analyse fouillée de six secteurs : l’énergie, les déchets, l’eau, la mobilité, l’immobilier, les espaces publics. Une troisième phase constitue en l’élaboration d’un guide stratégique à destination des élus. Trois séminaires ont eu lieu réunissant experts et collectivités locales.
Principaux apports
L’origine de notre réflexion sur les nouveaux modèles économiques urbains repose sur deux constats. D’un côté, on assiste à un essoufflement du financement traditionnel de la production urbaine. Crise des finances publiques locales, hausse du coût d’investissement et/ou de fonctionnement des services urbains, contestation du recours à l’impôt… nombreux sont les facteurs qui viennent déstabiliser un financement de la ville historiquement supporté par l’impôt.
De l’autre, la ville est progressivement saisie par le numérique, cette évolution étant à la fois subie («l’ubérisation » de la ville) et voulue (la smart city). Les tendances observées dans l’économie numérique tendent à se diffuser à un nombre de plus en plus élevé de services urbains. La révolution Internet ne se cantonne pas à l’économie immatérielle, elle agit aussi comme un puissant facteur de transformation de l’espace et des services urbains. Ce changement s’accompagne d’une complexification et d’une diversification des modèles d’affaire des opérateurs économiques. Par exemple ce qui était payant devient gratuit, et ce qui était gratuit devient payant.
Le croisement de ces deux constats distincts invite à repenser la question du financement de la ville et des services urbains. C’est tout l’objet de cette recherche, autour de la notion de « modèle économique urbain ».
Apparue dans les sciences de gestion, cette approche permet de prendre du recul sur le débat budgétaire, en l’intégrant dans un questionnement plus large sur l’offre de service urbain et son financement. Elle vient mettre en lumière la diversité des sources de financement possibles.
Elle conduit aussi à reformuler la problématique, en passant de la question du « comment ? » – les modalités de financement et de gestion des services urbains – à la question du « qui ? » – quels payeurs pour quelles propositions de valeur ? Le financement de la ville ne se réduit pas à une question technique, budgétaire et juridique. Il s’agit d’une question politique dont les implications sont à la fois sociales, économiques et environnementales.
Qui payera la ville (de) demain ? Avec cette question, notre étude vise à analyser les transformations du financement des services urbains et à décrypter leurs implications sur les circuits de péréquations entre les différents types d’utilisateurs de la ville. Et ce en combinant une entrée secteur par secteur avec une lecture plus transversale. In
fine, ce travail a pour but d’aider les collectivités à faire face à ces mutations discrètes, voire à en tirer parti pour renouveler le financement de leur intervention.


Equipe : ibicity (mandataire),
Espelia, Partie Prenante
Date : 2016-2017